Pas une usurpation

Mise en ligne Mai 10, 2017 par Adrian Ebens dans Evangile éternel

Pas une usurpation

Quel est le passionnant message qui doit être proclamé au monde dans ces derniers jours ?

En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des porte-lumière. Le dernier avertissement pour un monde qui périt leur a été confié. La Parole de Dieu projette sur eux une lumière éclatante. Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation du message des trois anges. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention. {Év 115.3}

Quel est le thème central des messages des trois anges ?

Plusieurs m’ont interrogée par écrit, pour savoir si le message de la justification par la foi est vraiment le message du troisième ange ; j’ai répondu : « En vérité, c’est le message du troisième ange ». — Messages choisis 1 437 (1890)

Qui a donné ce message et de quoi est-il question ?

Le Seigneur, dans sa grande compassion a envoyé un précieux message à son peuple par les frères [E.G.] Waggoner et [A.T.] Jones. Ce message avait pour but d’exalter, devant le monde, le Sauveur, sacrifié pour les péchés de la terre entière. Il présentait la justification par la foi dans la rançon ; il invitait les gens à recevoir la justice du Christ, qui est rendue manifeste par l’obéissance à tous les commandements de Dieu. Beaucoup avaient perdu de vue Jésus. Ils avaient besoin que l’on dirige leur regard vers sa divine personne, ses mérites et son amour immuables pour la famille humaine. Tout pouvoir a été remis entre ses mains, afin qu’il puisse faire de riches dons aux hommes, accordant le don inestimable de sa propre justice à l’être humain désespéré. Tel est le message que Dieu a commandé de donner au monde. C’est le message du troisième ange, qui doit être proclamé d’une voix forte, et accompagné d’une large mesure de l’effusion du Saint-Esprit. {EDJ 151.3}

Comment le sujet du Fils unique engendré est-il lié au message de la justification par la foi ? Voyons l’introduction du livre d’E.J Waggoner : Christ et sa Justice :

Dans le premier verset du troisième chapitre de l’épître aux Hébreux, nous trouvons une exhortation qui contient tous les ordres donnés aux chrétiens : « C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ ». Il nous faut donc, comme la Bible le prescrit, considérer Christ constamment et intelligemment, tel qu’il est, et nous serons transformés en chrétiens parfaits, car « en le contemplant, nous sommes changés ». Christ et sa Justice p 3

A. T Jones approfondit encore pour nous l’idée de contempler Christ. Dans le premier chapitre de son livre, la Voie Consacrée, il commence en nous invitant à réfléchir sur le « tel », dans la déclaration de Paul : « nous avons un tel souverain sacrificateur » Héb 8:1. Remarquez ce qu’il dit :

L’abaissement de Christ, sa position et sa nature, tel qu’il fut dans la chair et dans le monde, se trouvent expliquées dans le deuxième chapitre des Hébreux plus complètement que nulle part ailleurs dans les Écritures. Mais ceci se trouve au deuxième chapitre. Et il nous faut d’abord comprendre le premier chapitre avant de passer au second pour en suivre la pensée et l’argumentation. Dans le premier chapitre des Hébreux, la position, la grandeur et la nature de Christ, tel qu’il était au ciel avant sa venue sur la terre, se trouvent décrites mieux que partout ailleurs. Cela démontre qu’une claire compréhension de sa nature et de sa position, tel qu’il fut au ciel, est essentielle pour comprendre sa position et sa nature, tel qu’il fut sur terre. La voie consacrée, page 6.

Pour résumer, Jones et Waggoner sont en train de nous expliquer que lorsque nous contemplons Christ « tel qu’il est » révélé dans les Écritures et plus particulièrement dans Hébreux un et deux, nous serons transformés dans la même image et recevrons cette justice qui nous permettra de garder tous les commandements dans notre vie.

Une claire compréhension de sa nature et de sa position, tel qu’il fut au ciel, est essentielle, c’est pourquoi il est absolument primordial de savoir qui est exactement le Fils de Dieu. Nous devons savoir s’il est engendré ou non, nous devons savoir si son titre de Fils est acquis ou héréditaire. Si nous voulons connaitre Jésus « tel qu’il est », alors il est vital pour nous de savoir la vérité sur le Fils de Dieu. Sans cela, il nous sera impossible d’être transformés à son image et, pire encore, si nous adoptons un point de vue erroné, nous serons immanquablement transformés à l’image de Satan, le père de tous les faux Christs et idoles de notre imagination.

C’est pourquoi une bonne connaissance du Fils de Dieu est indispensable pour bien comprendre la justification par la foi. Comment est-ce possible ? comment arrivons-nous à faire ce lien ? Considérons le verset suivant :

Ph 2:5-6 Que votre attitude soit identique à celle de Jésus-Christ : (6) lui qui est de condition divine, il n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver…

La Bible nous dit clairement que Christ n’a pas considéré son égalité avec Dieu comme un butin à préserver. La question vitale qu’il nous faut à présent nous poser est : sur quelle base est-ce que Christ n’a pas considéré son égalité avec Dieu comme un butin à préserver ? Où reposait sa confiance ? Laissons A. T Jones nous l’expliquer :

Quelle est donc la pensée centrale du premier chapitre des Hébreux concernant Christ ?

Tout d’abord, Dieu — le Père — est présenté comme l’interlocuteur des hommes qui, « après avoir autrefois... parlé à nos pères par les prophètes,... nous a parlé par le Fils ».

C’est ainsi que Christ, le Fils de Dieu, nous est présenté. Ensuite, on nous dit du Fils et du Père : « qu’il [le Père] a établi héritier de toutes choses, par lequel il [le Père] a aussi créé le monde ». Ainsi, en introduction à l’étude de Christ comme souverain sacrificateur, il nous est présenté comme étant avec Dieu le créateur et le Verbe ou la Parole active et vivifiante dans la création : « par lequel il [Dieu] a aussi créé le monde ».

Concernant le Fils de Dieu lui-même, nous lisons : lequel « étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne [de Dieu], [l’empreinte même de sa substance (notes de marge Revised Version)], et soutenant toutes choses par sa Parole puissante, a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. »

Ceci nous apprend que dans les cieux, la nature de Christ était la nature de Dieu ; que dans sa personne et dans sa substance, il est l’empreinte et le caractère mêmes de Dieu. Ceci veut dire que dans le ciel, avant qu’il ne vienne sur cette terre, Christ était de la même nature et de la même substance que Dieu.

C’est pourquoi il est dit de lui : il est « devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité un nom plus excellent que le leur ». Ce nom « plus excellent » est le nom de Dieu qui est donné par le Père à son Fils, au huitième verset : « Au Fils, il dit : ton trône, ô Dieu, est éternel. »

Ainsi, il est « plus excellent que les anges », comme Dieu l’est en comparaison avec eux. Et c’est à cause de cela qu’il possède un nom plus excellent, qui exprime ce qu’il est dans sa nature profonde.

Et ce nom, « il l’a par héritage » ; ce n’est pas un nom qui lui fut donné, mais un nom dont il a hérité.

Il est dans la nature des choses, et c’est une vérité éternelle que le seul nom possible dont une personne puisse hériter est le nom de son père. Ce nom de Christ qui est plus excellent que celui des anges est le nom de son Père. Or, le nom de son Père est Dieu. Le nom qu’il a par héritage est donc aussi Dieu. La Voie Consacrée pages 7-8.

Les explications d’A. T Jones ne nous laissent aucun doute ni sur les raisons ni sur les motifs qui n’ont pas amené Christ à considérer son égalité avec Dieu comme un butin à préserver. La puissance, la position, le rang de Christ, tout cela lui a été donné par le Père. Le Fils possède toutes des choses par la foi dans la parole de son Père. Lorsque le Père a dit au Fils :

Héb 1:5 En effet, auquel des anges Dieu a-t-il déjà dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui —Et encore : Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils.

Ou encore :

Héb 1:6 Par contre, lorsqu’il introduit le premier-né dans le monde, il dit : Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui !

Ou encore :

Héb 1:8 Mais il dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel. Le sceptre de ton règne est un sceptre de justice.

Le Fils a accepté la parole de son Père par la foi. Comment cela ? Recevoir un héritage implique un acte de foi envers le donateur. Lorsque le Père a désigné Christ comme héritier de toutes choses, le Fils l’a accepté par la foi. Pourquoi l’a-t-il accepté par la foi ? Nous l’avons déjà expliqué, parce que cela lui a été donné par le Père.

Nous arrivons maintenant au cœur du sujet, la raison pour laquelle Christ n’a pas considéré son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, sa position comme héritier de toutes choses, son titre divin et l’adoration des anges, qu’il n’a pas cherché à la garder à tout prix pour lui. Il a raisonné par la foi, cette foi qui vit dans chaque mot prononcé par Dieu. C’est la foi éternelle de Jésus, celle qui lui permet de croire ce que le Père dit de lui, lorsqu’il le déclare égal de Dieu, digne d’adoration et de recevoir la plénitude de la divinité de son Père. Jésus, notre puissant Prince choisit d’accepter par la foi tout ce que son Père a dit et a fait pour lui. Alors que Jésus est intronisé roi de l’univers, il nous est dit :

Héb 1:8 Mais il dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel. Le sceptre de ton règne est un sceptre de justice.

Comment Christ a-t-il acquis son sceptre de justice ? Par la foi en la parole de son Père le concernant. Le Fils de Dieu est justifié par la foi. Le Fils de Dieu est le cœur même, le noyau, la pierre angulaire de la justification par la foi parce que c’est exactement ainsi qu’il a vécu, qu’il vit et qu’il vivra pour toujours. C’est pour cela qu’il est le Père éternel de tous ceux qui vivent par la foi qu’il a placée dans la parole du Père.

Dans cette perspective, quand nous contemplons le Fils, nous sommes transformés à l’image de sa foi. Sa foi en la Parole de son Père demeure en nous par l’Esprit pour que nous puissions nous aussi croire les déclarations du Père nous concernant. Alors que nous contemplons Christ « tel qu’il est », nous sommes transformés en la même image comme par la gloire du Seigneur.

L’image de Christ tenant le sceptre de la justification par la foi s’oppose à une autre image, celle d’un autre Christ, un Barabbas qui s’auto intronise dans tous les credo de la chrétienté. Pourquoi cet usurpateur ne considère-t-il pas cela comme une usurpation d’être l’égal de Dieu ? En qui ce trompeur place-t-il sa confiance pour ne pas regarder cela comme une usurpation ? Pourquoi tourne-t-il les regards vers lui-même et insiste-t-il sur son savoir, sur son passé ? Il ne possède pas ces choses par la foi mais par sa gloire éternelle. Il ne se repose pas sur la parole du Père mais sur lui-même. Lorsqu’on lui demande de démontrer sa confiance, il se lève et exhibe un pédigrée de bonnes œuvres, plein d’assurance, et non pas par la foi. Il siège dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu, car il convoitait de monter sur le sommet des nues, pour être semblable au Très-Haut.

Quelles sont donc les conséquences lorsqu’on contemple un tel être, cette seconde personne de la trinité ? Il est l’image parfaite de la confiance en soi et de la maitrise de soi. Mais ce trompeur rusé va plus loin, il se dissimule derrière le masque d’un Jésus dépendant durant son incarnation. Il camoufle sa confiance en soi derrière un fils confiant et soumis. Il mélange le vrai et le faux pour pouvoir cacher sa vraie confiance en lui. Il projette une image de soumission à partir de son inépuisable confiance en lui. Nous nous reposons la question, quelles sont les conséquences lorsqu’on contemple cette seconde personne de la trinité et son assurance ? Naturellement, c’est la confiance en soi ! En contemplant, nous sommes changés en la même image. Si nous comprenons que Jésus était Dieu grâce à ses propres ressources, nous nous reposerons nous aussi sur nos propres ressources. Mais si nous croyons que Jésus est Dieu par la foi en la Parole de son Père, alors nous placerons nous aussi notre foi dans la Parole du Père et serons transformés en la même image.

Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Nombreux sont ceux qui viendront au nom du Christ et ils séduiront beaucoup de gens.

Nous sommes justifiés par la foi lorsque nous contemplons Jésus tel qu’il est : la justification par la foi en personne.